samedi 5 novembre 2011

Vitesse à la MPSRA



80% des Français se disent favorables aux limitations de vitesse, pourtant les statistiques prouvent que 2 conducteurs sur 3 dépassent régulièrement les vitesses autorisées. En agglomération, 4 conducteurs sur 5 sont en infraction : 3 sur 5 roulent trop vite sur route et 1 sur 2 sur autoroute.

Le temps gagné avec une vitesse plus élevée est toujours surévalué. Ce gain n’est que de 6 minutes environ quand on roule sur autoroute en continu  à 150 km/h, au lieu de 130 km/h, pendant 100 km.


Vitesse et taux alcool en vigueur dans les pays




Plus la vitesse augmente et plus la capacité de perception visuelle diminue :

  • le champ visuel se réduit
  • le temps nécessaire au traitement et à l’analyse des informations n’est plus suffisant pour adapter sa conduite.




  A l’arrêt, notre champ visuel est d’environ 180° : nous devons être capable de déceler tout mouvement dans cette zone. A grande vitesse, il se limite à une vision centrale de la route. On distingue moins bien les objets et les détails.
Champ visuel variant en fonction de la vitesse

La conduite de nuit : 

 

En dehors des routes éclairées, notre vision est souvent limitée à la distance d’éclairage de nos feux. Nos feux de croisement n’éclairent qu’à environ 50 mètres, nous avons donc moins de temps pour réagir. A 80 Km/h, un obstacle qui surgit dans cette zone éclairée devient inévitable. Il faudra veiller à adapter sa vitesse en fonction des circonstances.

Les temps de réactions

 

Dans 1 accident sur 2, le conducteur a mal analysé la situation
Cette analyse demande du temps et lorsque le véhicule roule, c’est de la distance parcourue.
Notre temps de réaction n’est pas incompressible.
La moyenne est de une seconde pour un conducteur vigilant, ce qui se traduit par une distance parcourue de :
  • 14 mètres à 50 Km/h,
  • 25 mètres à 90 Km/h,
  • 36 mètres à 130 Km/h.
Cette distance est perdue car le conducteur n’a pas commencé à réagir.


Les limites physiologiques

Notre corps supporte mal les chocs. Les conséquences dépendent essentiellement de la vitesse.


Un conducteur correctement ceinturé a un risque de mourir quasi nul à 35 Km/h. Ce risque s’élève à 50% si la vitesse est doublée.


A cette vitesse, le corps est soumis lors d’un choc à une très forte décélération, les organes internes sont projetés contre la paroi abdominale. Les blessures sont très souvent mortelles.


Attention, les blessures provoquées par les accidents de la route ne sont pas toujours mortelles mais bouleversent définitivement la vie. (Lésions cérébrales irréversibles, handicaps à vie…).


Lors d’un choc frontal à 80 Km/h, tout passager même ceinturé n’a pratiquement aucune chance de survie.


Pour un être humain, un choc à 100 Km/h équivaut à une chute verticale de 40 mètres, c'est-à-dire de 11 étages.


En cas de choc, la résistance du corps a des limites sur lesquelles les progrès de la science ne peuvent pas grand-chose.

Les véhicules

Nos véhicules sont de plus en plus performants sur le plan de la sécurité mais aucun n’est conçu pour résister à des chocs à grande vitesse (au-delà de 55Km/h au moment du choc). Les équipements comme les ceintures, les airbags, les habitacles déformables ne suffisent pas à protéger efficacement les occupants.


De nos jours, les véhicules sont performants avec la sécurité active et passive mais ne sont pas invulnérables.


Un véhicule en circulation est soumis à des lois physiques incontournables.
  • Le freinage
Même avec des équipements comme les ABS, il ne s’arrête pas instantanément.
Le système ABS (Anti Blocage Système) permet de conserver la direction même en cas de freinage brusque mais pas de s’arrêter plus vite.
Avec ou sans ABS, la distance d’arrêt est d’autant plus grande que la vitesse est élevée.


La distance d’arrêt, c’est la distance parcourue pendant le temps de réaction plus la distance de freinage du véhicule.








Lorsque l’on multiplie la vitesse par deux, la distance de freinage est multipliée par quatre.
Sur route mouillée, toutes ces distances peuvent être doublées.
  • La surconsommation
Réduire la vitesse de 130 Km/h sur autoroute a 120 Km/h et cela sur un parcours de 100 kilomètres ne vous retarde que de 4 minutes mais apporte une économie de carburant de plus d’un litre.

Les lois physiques

  • La force centrifuge
La force qui pousse le véhicule vers l’extérieur du virage s’appelle la force centrifuge. Il suffit de quelques Km/h de trop et c’est la sortie de route en courbe. L’explication tient là encore à une loi physique : en courbe, si la force est plus forte que l’adhérence, la voiture dérape et quitte sa trajectoire. Lorsque la vitesse double, la force centrifuge est multipliée par quatre. Une vitesse inadaptée, un ralentissement ou un freinage et une action sur le volant et c’est l’accident. F = M .V2/R







Les distances de sécurité

Sur tout type de route, la distance de référence entre deux véhicules qui se suivent représente la distance parcourue en deux secondes.
Elle devra être :
  • sur autoroute à 130 Km/h, d’environ 70 mètres,
  • sur route à 90 Km/h, d’environ 50 mètres,
  • en agglom ération à 50 Km/h, 30 mètres.
Pour évaluer cette distance, prenez un repère fixe (poteau, pont, panneau…), lorsque l’arrière du véhicule qui vous précède arrive à sa hauteur, dites lentement « un Y – deux Y » (prononcer cela pendant environ deux secondes).


Si l’avant de votre véhicule arrive avant la fin du deuxième Y, c’est que vous êtes trop près, il faut ralentir.






 Les principales infractions au code de la route
 et leurs sanctions
Amendes Retrait
de points
Suspension
de permis
Prison
 Non respect des distances de sécurité entre deux véhicules
135 €
- 3 points
3 ans
-
 Dépassement de 20 Km/h de la vitesse maximale autorisée
135 €
- 1 points
-
-
 Dépassement de 20 Km/h à 29 Km/h
135 €
- 2 points
-
-
 Dépassement de 30 Km/h à 39 Km/h
135 €
- 3 points
3 ans
-
 Dépassement de 40 Km/h à 49 Km/h
135 €
- 4 points
3 ans
-
 Dépassement égal ou supérieur à 50 Km/h
1500 €
- 4 points
3 ans
-
 Récidive de dépassement égal ou supérieur à 50 Km/h
1500 €
- 6 points
3 ans
3 mois


Conclusion

Une diminution de 10% des vitesses entraîne une baisse de 10% des accidents légers, de 20% des accidents graves et de 40% des accidents mortels. En 1990, la France a abaissé la vitesse en agglomération de 60 Km/h à 50 Km/h. Au cours des deux années suivantes, il y a eu une diminution de 14% d’accidents corporels et de 15,4% de tués.


Les vitesses libres en Europe, l’exception Allemande.
La fameuse absence de limitation de vitesse sur certaines autoroutes mérite tout de même quelques précisions :
  • la vitesse « libre » n’existe que sur certains tronçons,
  • sur les autres, la limitation est fix ée à130 Km/h,
  • cette limitation est tr ès respectée,
  • tout dépassement est sévèrement sanctionné,
  • aucune publication de statistiques d ’accidents sur ces tronçons.
Vitesse ne veut pas toujours dire rouler très vite mais ne pas adapter sa vitesse aux circonstances (conditions de circulation, sortie d’école, intempéries, fatigue).


Même pour les meilleures raisons du monde, on n’a jamais raison de rouler vite. En dépassant les limitations de vitesse, au mieux vous gagnez quelques secondes, au pire… 
 Il est apparu qu'en localité pendant les heures de pointe, un conducteur roulant à 40 km/h ne perd que 9 secondes par kilomètre par rapport à un conducteur à 50 km/h. Conclusion: dans les localités ou les villes, il ne sert à rien de presser (étude Suisse)





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